Obama sera-t-il, malgré tout, victime du néolibéralisme enraciné de son pays ?

On entend de désagréables tons de racisme aux Etats-Unis...le président Obama connait une grossière résistance face à son projet de réforme de la santé...la crise économique continue à sévir durement sur l´économie américaine, tandis que la guerre d´Irak se terminait mal ou semblaient tourner lentement au désastre en Afghanistan...La politique du changement d´Obama serait-elle ad acta ?

Un président dans la tourmente de la crise la plus violente du siècle

« L'habitude est une seconde nature, elle nous empêche de connaître la première dont elle n'a ni les cruautés, ni les enchantements. » Marcel Proust

En fait, Obama est confronté, comme le monde entier dans la crise économique actuelle, à une lutte acharnée entre le passé et l´avenir. On veut faire le changement afin d´ouvrir la voie à un meilleur avenir, mais le sort veut que les gens s´accrochent instinctivement à leur passé et les habitudes impropres héritées de cet époque  révolue. Cela se passe en Afrique, en Europe, aux Amériques actuellement. Il y a, dans cette crise, une césure qui veut engendrer un meilleur avenir ; seulement, comment on y arrive, avec quels moyens, là est la question. Certains ne savent pas voir plus loin que leur nez, ils se rabattent à leurs faussetés et leurs erreurs du passé élevés en institution ou idéologie existentielle incontournable. D´autres pensent qu´ils sont ce qu´ils sont, ce sont les autres qui doivent éternellement servir leurs intérêts et changer dans leur sens sans quitter le respect religieux qu´ils doivent aux intérêts de leurs maîtres influents. Qu´en est-il de la démocratie et de la liberté dans tout cela ? Belle question. Ces valeurs ont suivi dans leurs définitions respectives et leurs contenus, avec le temps et les orientations politiques, les maladies et les erreurs de leurs maîtres. Sommes-nous capable de changer ; sommes-nous capable de quitter nos erreurs et nos abus du passé ? Sommes-nous capables de nous séparer de nos ombres fautives ou restrictives pour nous ouvrir à un meilleur changement entretenant et défendant une meilleure liberté, une meilleure démocratie ?

.

A toutes ces questions, il n y a pas meilleurs leaders actuellement que Barack Obama et Hugo Chavez pour y répondre. Chavez a un grand avantage sur Obama : il gagne du terrain et sa vision et son orientation politiques sont plus affermis par la lutte victorieuse qu´il a mené contre les tentatives d´assassinat de George Bush, le président américain le plus borné et le moins intellectuellement nanti de l´histoire américaine. Par ailleurs, le pas de Chavez, le Venezuela, est plus jeune mentalement et structurellement, moins ancré dans le néolibéralisme capitaliste comme l´est les Etats-Unis. Obama arrivera-t-il à gagner son changement aux Etats-Unis et ainsi mener ce pays vers une meilleure orientation économique, culturelle, politique laquelle est requise autant pour sortir de la crise que pour mieux évoluer dans le monde changeant de demain ?

.

Belle question, cela dépendra de la qualité d´Obama à s´imposer dans son pays. Et ce n´est pas facile : trop d´américains n´ont, malgré que ce pays a toujours ramassé les prix Nobel d´économie dans le passé, aucune notion de ce que c´est que l´économie du 21^ième siècle, de ses dangers et de ses défis. On réfléchit aux Etats-Unis encore en terme conservatif néolibéral, or, cette politique, avec cette violente crise économique, a perdu toute sa légitimité. Il faut changer, mais changer c´est aussi être raisonnable et quitter les erreurs passé et se faire un autre plan de route. Et si les américains n´avaient choisi Obama que pour mieux ne pas changer en espérant qu´étant de la minorité noire, il serait encore plus aveugle á défendre les valeurs du maître ?

.

Après tout, c´est ce qui arrivait le plus souvent comme on le voyait en Afrique : on défendait et on imitait les symboles et les structures du maître aveuglement même si celles-ci ne conduisaient qu´à l´aliénation et à la négation la plus cruelle de sa créativité et de son identité économique, culturelle, politique. L aspiration légitime à la liberté, à la réalisation sensible et à l´indépendance économique et culturelle n´étaient plus qu´une honteuse mystification que la pauvreté et la misère plongeaient encore plus dans l´illogisme et la négation la plus destructrice.

.

Une chose est certaine : répéter les erreurs ou les structures néolibérales de l´impérialisme américain de par le monde, en politique, en économie, et dans les rapports interculturels entre nations, commanditer le meurtre de leaders politique ou occasionner des coups d´Etat dans des pays étrangers comme l´Amérique y avait excellé dans le passé tout en prétendant défendre la démocratie et la liberté…si Obama continuait sur cette voie tout en trompant le monde avec son sourire, il s´écraserait avec fracas car les choses, de par le mode, avaient bien changé. Appauvrir les gens, appauvrir des Etats entiers avec des embargos idéologiques et fantaisistes comme l´Amérique l´avait fait envers Cuba, par exemple ou voulait le faire avec l´Iran, tout cela ne menait nulle par comme on le constate avec cette crise. On a non seulement besoin de consommateurs abrutis et aveugles engouffrant les surproductions occidentales et se ruinant à la longue, on a aussi besoin d´économies nationales prospères travaillant pour leurs peuples et augmentant autant leur niveau de vie que leur productivité. Mais tout le monde, tout l´occident néolibéral embusqué derrière l´exploitation et le pillage du tiers monde a-t-il compris la vérité évidente de cette crise, ou resterait-on enfermé dans sa petitesse et ses égoïsmes pénétrants ?

.

Là sont les questions qu´Obama aura à répondre autant pour résoudre les douloureux méandres de la crise qui encerclent son pays , que pour garder l´Amérique à la tête de la culture la plus créative et la plus innovatrice que le monde contemporain ait connu. Une culture qui a offert au monde un sens esthétique et innovateur exceptionnel…mais hélas aussi une culture de la plus criminelle de l´histoire humaine comme le disait si bien Edgar Morin. Le passé, comme on le sait, on ne peut plus le changer ; mais l´avenir, bien. Et si l´Amérique, contrairement á son passé, reconnaissait qu´elle ne peut pas résoudre les problèmes de tout le monde, nous saluons cette tardive sagesse. Il est donc temps, contrairement au passé, d´accepter que les autres cultures, que les autres nations et leurs habitants ont eux aussi droit à la liberté et à la démocratie, et qu´ils avaient le droit de se développer, d´être indépendant, d´entretenir leurs cultures et leur bien-être.

.

Ce qui veut aussi dire que l´hégémonisme économique, financier et commercial instauré et institutionnalisé par l´occident dans le monde actuellement à son profit, que ce totalitarisme devait cesser et accepter une démocratisation utile et accessible à tous. Obama le sait-il, connaît-il l´enjeu réel de son époque ? Il n´y a que lui qui peut y répondre. Comme il n´y a que lui pour trouver les meilleures réponses aux défis qui vont prochainement secouer son pays avec cette crise, et ils sont de taille : si le chômage continue à augmenter et si le niveau de vie baissait aux Etats-Unis, il n´y a aucun doute que le peuple va gronder de se rabattre instinctivement vers le néolibéralisme du passé en espérant qu´il lui rende les rêves et les avantages désuets du passé. Et Obama aura beau dire ou défendre le changement, plus personne n´y croira même si l´Amérique irait alors encore plus profondément dans la crise. L´habitude, comme on le sait, est une seconde nature…mais pour mériter l´admiration et le respect de l´histoire des hommes, il faut savoir sortir du passé, vaincre le présent et ouvrir un avenir aux horizons généreux et fiers des valeurs humaines…c´est un art, un talent exceptionnel que de savoir y parvenir.

Musengeshi Katata

« Muntu wa Bantu, Bantu wa Muntu »

Forum Réalisance

Comments

[Shaka Bantou]

Absolument édifiant et effrayant à la fois. On voit ce que cette crise fait en désastre dans les arrières pays américains. Et tout cela laisserait Washington froid ? D´un côté on a une administration qui prétend combattre la crise tout en protégeant ceux qui l´avaient engendrée, et de l´autre on a tous ces apuvres gens innocents qui perdaient leurs emplois, leurs maisons, leurs logements et leurs pensions...à la vitesse de 1,3 seconde par tête de pipe chaque jour. à la fin du jour, 14.000 américains avaient soit perdu leurs emplois, leur maison, leurs économies...et cela chaque jour qui se lève !

Et cela a commencé à prendre forme en Europe qui sera bientôt la prochaine victime...terrible. Ceux qui croyaient que cette crise sera tranquille et qu´on pourra même la voir passer sans s´en être rendu compte...Pauvres malheureux, cette dangereuse ignorance. Mais, j´ai fini par me faire une idée des gens: la plupart veulent qu´on leur fasse le progrès, la liberté, l´opinion et qu´on leur laisse aussi faire des enfants sans qu´ils n´aient à s´occuper de leur éducation ou de leur avenir...abrutis jusqu´aux os ils voulaient avoir le droit de profiter de la démocratie. Puis la crise arrivait et cela faisait si mal...! C est la vie. Pourvu qu´on ne fasse pas payer aux faibles et aux moins lotis le prix de cette sacrée galère de crise ! Ce serait bien injuste. Et pourtant, comme je connais l´esprit capitaliste, ce sera hélas le cas...notre monde peut bien être méchant et injuste.

Shaka Bantou, j´ai dit !
Forum Réalisance

[Musengeshi Kat]

Je ne sais vraiment pas ce que je dois penser de l´attitude d´Obama et de son staff...la situation est grave et plus que cela. la popularité d´Obama qui atteignait 79 % en janvier 2009 est tombée à 51 % en août 2009. Jamais un président américain n´a été si rapidement lâché par ses électeurs et par la presse. En Allemagne les journalistes disent déjá ouvertement: "beaucoup de discours, pas assez de substance !". On se demande ce que Obama va faire pour remonter la pente face à cette monstreuse crise. Et si ses lois ne passent pas, qu´il n´arrivent pas à juguler rapidement la crise...il va être rapidement vomi. On dit déjà aux Etats-Unis qu´il est arrogant, prétentieux, faussement élitaire...cela va être dur.

Et si je suis sincère je dirai que, comme tous les américains, les occidentaux sous estiment tous l´horreur de cette crise. Les africains de même. Nous avions déjà dit que cela allait craquer et qu´il y aurait des larmes et des grincements de dents. On nous a pas pris au sérieux, pourtant dès 2006 nous essayons d´attirer l´attention sur cette crise. Tant pis pour les prétentieux et arrogants; celui qui ne sait pas, de nos jour, écouter ce qu´on lui conseille, doit savoir souffrir et horriblement s´il le faut. Après tout il est passé devant la vérité criée à haute et intelligible voix sans la voir ou l´écouter.

Un mot sur l´Afrique: mettez-vous au travail et produisez à tout rompre pour subvenir á vos besoins immédiats et plus, ou alors il va y avoir une pauvreté en Afrique qui sera ingfernale. Du jamais vu. Les gens vont mourir comme des mouches. Celui qui ne le croit pas, celui qui danse encore va bientôt pleurer des larmes de sang. A bon entendeur salut. En tout cas nous nous aurons fait notre travail...depuis 2006 !

Musengeshi Katata
"Muntu wa Bantu, Bantu wa Muntu"
FR

[Shaka Bantou]

Nous avons tous, dans l´euphorie de son élection, et bien sûr aussi sous l´élégance de sa rhétorique politique, été flattés par son idéalisme politique. Seulement, aujourd´hui et face á cette crise incroyable, on doit se demander s´il a réellement compris le danger qu´elle représentait pour son pays ? Et à moins que je ne me trompe, j´ai l´impression que ses déclarations selon lesquelles l´Amérique emploierait des moyens non conventionnels pour combattre cette crise, que tout cela ne se faisait pas encore sentir…or cette crise est exceptionnelle et terrible ! Ce qu´on voit actuellement, c´est qu´Obama, face á l´impatience populaire et surtout face au mépris avec lequel le traite l´opposition républicaine, il se met à faire des concessions qui rétablissent les erreurs conservateurs qui ont conduit à la crise ! Ses efforts pour limiter les dépenses publiques et réorienter l´industrie américaine sont, jusque maintenant, trop lapidaires. Or, le temps joue contre lui…et contre l´économie américaine énormément.

Pour ce qui est de Chavez, je ne me fais pas de souci ; cet homme est absolument sans pareil en ce moment dans le monde. Et le fait d´avoir survécu aux tentatives d´assassinat de George Bush l´a grandi autant dans ses propres convictions que dans l´estime de son peuple. J´ai suivi son Interview chez Larry King et j´ai été absolument séduit : non seulement il sut se défendre brillamment contre les attaques de Larry, il savait aussi défendre son point de vue et démontrer que le développement et le bien-être du peuple vénézuelien profiterait aussi aux échanges économiques avec les américains. Cet aspect des choses a toujours été jeté aux oubliettes pour enrichir l´impérialisme américain, or, et comme nous le disons si souvent, cette crise montre que la richesse et le développement des autres peuples et cultures est positif et fructueux pour les échanges économiques et culturelles dans l´avenir. Il ne faut pas toujours voir les choses étroitement et enrichir les mêmes qui, comme on le voit aujourd´hui, ne mènent les gens qu´à l´impasse d´une crise effroyable.

Shaka Bantou, j´ai dit !
Forum Réalisance