Entre la Suisse et l´Allemagne, le torchon de la délinquance fiscale brûle de nouveau
Comme avec la France qui entra, l´année passée, en possession des noms de
3000 criminels au fisc français, cette fois une CD contenant les noms de 1.500
clients allemands d´une banque Suisse a été proposée en vente à 2,5 millions €
par un insider déchu, au fisc allemand. Et aussitôt c´est la grande migraine
chez les banquiers Suisses qui demandent, puisque ces informations ont été
acquises illégalement par leur vendeur, que l´Allemagne s´abstienne. L´actuel
ministre allemand des finances de la CDU, hélas pour les suisses, s´est prononcé
à l´achat.
Une
Suisse vivant grassement avec l´argent escroqué au fisc des états du monde entier,
est-ce légal et honorable ?
Les français sont entrés, l´année passée, non seulement en possession de
3000 noms de potentiels contrevenants français, ils acquirent aussi près de
130.000 noms de clients européens des banques suisses et promirent de livrer
ces informations, selon la convention européenne en la matière, aux fiscs de
leurs pays respectifs : l´Allemagne, le Luxembourg, l´Autriche…etc. Les
pourparlers franco-suisses étaient en cours pour régler à l´amiable ce différent.
Ces pourparlers furent interrompus dès que les allemands déclarèrent avoir été
contacté par un nouveau livreur de nouvelles vérités fiscales…le fisc autrichien
s´est par ailleurs déclaré grandement intéressé par la nouvelle CD allemande
sur laquelle bien plus que des escrocs allemands au fisc figurent.
Un grand débat a suivi cette histoire : l´Etat de Droit peut-il
acheter des biens illicites pour les employer à des fins juridiques ?
Qu´est-ce qui est plus important : la morale et les vertus du Droit ou la
punition de ceux qui, volontairement et avec l´aide d´un Etat Suisse sans scrupule,
escroquait le fisc de leur pays en lui causant, comme on le sait, un préjudice
annuel de 170 milliards € ! En temps de crise et de caisses vides, et
comme avec la grande coalition CDU-SPD écoulée avec l´affaire de noms des
banques du Liechtenstein, la coalition CDU-FDP s´est prononcée pour la mise à fin
de la sournoiserie Suisse. Même Jean Ziegler avait, à maintes reprises, dit qu´on
ne pouvait même pas se fier au fromage suisse : trop de trous !
Ce processus de la mise en cale sèche de l´oasis fiscal suisse, même si les
banques et l´Etat suisses mettent tout en œuvre pour le retarder ou essayer de
trouver des solutions palliatives, ne semble rencontrer aucune sympathie auprès
des gouvernements de l´Union Européenne. Pas étonnant, il était assez sournois
et pour le moins injuste d´imposer rubis sur ongle les petites gens, prétendre à
l´égalité de la loi et cependant tolérer ou fermer les yeux sur les riches escrocs
mettant tout en œuvre pour échapper à l´Impôt… et naturellement sur un pays
voisin qui, depuis des siècles, tout en se déclarant du Droit du secret
bancaire, cautionnait et donnait refuge à des criminels fiscaux pour mieux
vivre de cette véritable injure au droit et à la souveraineté de pays amis.
Ce genre de fausseté, à la longue, est difficilement tolérable, voire bien
hypocrite. La mise à fin de cette saignée financière devient encore plus légitime
pour les pays injustement lésés en temps de crise économique. Il est temps que
les suisses s´en rendent compte : ils ont eux aussi le droit de respecter
ou de faire respecter les droits fiscaux souverains des autres pays. Celui qui
y contredit, même si l´argent n´a pas d´odeur, ne doit pas être traité comme un
homme honnête et respectueux ; il faut lui appliquer toute la rigueur de
la loi. Il serait temps que la Suisse se libère de l´odeur persistante de
receleur que ses banques entretiennent envers le monde entier.
Musengeshi Katata
« Muntu wa Bantu, Bantu wa Muntu »
Forum Réalisance