Que vaut réellement la loi d´Obama sur la réforme des finances américaines ?
Plus de 2300 pages, cette loi dont le multi milliardaire George Soros dit
qu´elle arrive trop tôt a été un objet de crédibilité politique pour Obama.
Après tout il avait promis de combattre la crise économique…et ses méfaits de
chômage et de banqueroutes bancaires et commerciales. Cette loi est-elle à la
hauteur de ses prétentions ? Aide-t-elle réellement à juguler la
crise ou n´est-elle qu´une loi fonctionnelle bien américaine ?
Une
loi comme la ligne Maginot française contre l´invasion allemande ?
Obama à propos de sa loi sur les finances : « Il était clair dès le début que la récession n'était pas le
résultat d'un ralentissement classique de l'activité économique, mais a été
provoquée par l'imprudence et l'irresponsabilité de certains secteurs de Wall Street, qui ont contaminé tout
notre système économique. Une irresponsabilité qui a coûté leur emploi à des
millions d'Américains, et englouti les économies de millions d'autres.
Le système financier est au centre de la croissance, de la prospérité, de la
compétitivité et de l'innovation aux Etats-Unis. Cette réforme va encourager
l’innovation et non pas la gêner. Elle a été conçue pour que tout le monde
suive les mêmes règles…»
Cette loi apportait plus de sécurité aux consommateurs de crédit américains
en ce qu´elle imposait aux banques donneuses de crédit de n´accorder ceux-ci
qu´aux clients solvables et capables de rembourser leurs crédit, ce qui n´a pas
été tenus par le passé parce qu´on avait mieux gagne en titrisant les valeurs sous des emballages
nouveaux et complexes pour les vendre et y spéculer à outrance dans le monde
entier. Les conséquences, nous les connaissons : le monde entier fut
entraîné dans une dangereuse turbulence lorsque ces valeurs se découvrirent
comme nulles et bien plus fantaisistes que solides. Tandis que les créanciers
des hypothèques des subprimes se
virent saisir leurs maisons et jeter sur la rue, les banquiers, eux reçurent,
pour ne pas couler et ainsi mettre, comme avec la Lehman Brothers le système financier international à mal, 700
milliards $ d´aide.
Celui qui croyait que tout serait dit se trompait, depuis 2010, 103 petiteset
moyennes banques sont tombées malgré tout en banqueroute suite à
l´insolvabilité de leurs clients ou à l´effondrement de leur portfolio en
bourse. Entre temps les grandes banques survivantes avaient remboursé l´aide reçue
et faisaient autant de gros gains qu´ils payaient de nouveau de gros dividendes
à leurs banquiers. A-t-on appris quelque chose de la crise ou à défaut de se
corriger persistait-on dans les abus d´hier ? La loi américaine sur les
finances va mieux contrôler les fameux produits dérivés et veiller à ce que le
contribuables américain ne soit plus pris en otage pour réparer les abus des
banquiers, mais elle n´obligera ni ces derniers à cotiser dans une caisse de
catastrophe, comme elle ne les obligera pas à augmenter leur propre capital de
garantie contre toute responsabilité de faillite, par contre les banques
américaines devront se soumettre à un meilleur contrôle de leurs santé financière
pour éviter les surprises.
Tout va-t-il bien au pays d´Obama pour autant ? Loin de là. La dette
publique augmentait et selon les dires mêmes du gouvernement, cet endettement s´étaler
jusqu´en 2015. Plusieurs pays fédéraux étaient en banqueroute dont notamment la
Californie 8e puissance économique du monde. Le chômage restait le talon d´Achille
des USA avec actuellement 9,5 % ou environ 15 millions d´américains malgré les
efforts et les promesses d´Obama pour l´endiguer. Ben Bernanke, le chef économe
de la Federal Reserve Bank américaine
affirmait dernièrement voir de gros nuages à l´horizon de la croissance économique
américaine. Dans la même foulée GM sauvée par le gouvernement américain de la
faillite avec 60 milliards $ s´achetait Américrédit
cash, une société de financement du crédit ménager pour 2,7 milliards
d'euros. Apparemment on voulait refaire les erreurs d´hier et vendre des
voitures sans trop y regarder sur la crédibilité ? Décidément, pourrait-on
dire, qui donc a appris quelque chose de ses erreurs passées si on
remettait cela ? Avec la crise et pour compenser la perte de pouvoir d´achat
causée par les chômeurs et le ralentissement économique dû à la crise, l´Amérique
importe de plus en plus les produits chinois bons marchés, ce qui a pour conséquence
d´accroître le déficit de sa balance des paiement envers la Chine. Cette tendance,
comme on le sait, ne va pas s´atténuer pour autant…car les prix du travail et
ceux de la production baissent actuellement sous la pression de la crise.
Conclusion : cette loi est bien américaine, rien de plus. Obama a bien
raison de tenter un meilleur contrôle de l´industrie des finances américaine
car, comme on peut s´en rendre compte dans la bulle immobilière américaine des années 2000 , cette industrie a
toujours été au centre de crises qui ont touché l´économie américaine et le
monde entier. Mais dire que cette loi va empêcher une prochaine crise ou la
rendre impossible…c´est trop dire. Obama lui-même se trompe quand il dit que
cette crise a été provoquée par les banques et leurs titrisations néfastes ;
les banques ont aggravé la crise, mais celle-ci était latente et repoussée
depuis près de 20 ans avec le crédit facile du genre : achetez aujourd´hui
et payez l´année prochaine. L´abus du crédit qui était tout de même provoqué
par un ralentissement économique permettait certes la créativité des banquiers,
mais ce n´en était pas absolument pas la cause. Autre responsable éminent de la
crise fut la politique monétaire de la Fed laquelle, en rendant l´argent moins
cher aux banques marchandes de crédit, poussa les organismes bancaires à
trouver des débouchés et des placements lucratifs pour rentabiliser et profiter
de la manne qu´on leur mettait sous la dent : ce qui fit naître la
titrisation de faisandés et des faux lesquels multipliaient à des coefficients
impensables le gain avec la spéculation sur les paris à la baisse, les ventes à
découvert. Ce ne furent pas seulement les clients privés ou industriels qui spéculèrent
ou s´endettèrent ; les pays comme la Grèce, l´Espagne, le Portugal, l´Irlande,
l´Italie s´y jetèrent à coeur joie. La crise économique actuelle semble bien
avoir des sources et des aspects bien plus profond qu´on ne veuille l´avouer…ou
le reconnaître. Mais cette sous estimation de l´origine, des causes et effets de
cette crise ne va-t-elle pas rendre difficile sinon ardu les efforts pour la
vaincre ?
Musengeshi Katata
« Muntu wa Bantu, Bantu wa
Muntu »
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