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21 mars 2008

Afrique. Faiblesse mentale ou faiblesse de détermination à la liberté ?

Aimer la liberté et la réalisation sensible est une chose, commettre les efforts intellectuels,  logiques et effectifs pour asseoir et épanouir ces légitimes et humaines aspirations est autre chose. En Afrique on assiste à des comportements ambigus, contradictoires et mêmes sciemment ou inconsciemment opposé à l´avènement de ce but pourtant fiévreusement et passionnément encouru. Pourquoi ?

Défaut de caractère, de logique conséquente ou simplement infantilisme blessant ? 

Quant une race, tout un continent a été à ce point méprisé, des siècles durant dépossédé de ses meilleurs enfants, privé de liberté et de reconnaissance sociohistorique; quand on a détruit ses symboles, renié par la violence et la négation sa spiritualité autant que ses droits humains; il s´ensuit, dans ce peuple errant sur le sentier devenu ténébreux et rocailleux de son histoire, de ses attentes et de ses aspirations, une psychologie du doute, de la persécution et du refoulement qui l´empêche de croire en lui, de développer un jugement critique objectif fondé sur ses propres aspirations et attentes. Et par réflexe, il cherche la masse, la multitude pour cacher son identité interdite ou empêchée. Parce que la masse lui permet de vivre une partie réelle, autorisée et protégée par les lois du nombre, de sa personnalité individuelle.

Ce n´est que comme cela qu´on peut s´expliquer, à mon avis, la généreuse tendance qu´ont la plupart des intellectuels africains à aspirer quid à l´Afrocentricité, à l´Unité africaine, à quelque union des noirs du monde dont on se demandait: sur quelles bases se feraient ou devaient se faire ces rassemblement ? Quand on sait que les américains noirs, autant que les haïtiens, les guadeloupéens, et mêmes les africains eux-mêmes sur leur propre continent vivaient désormais sous des langues, des valeurs culturelles différentes, et le moins qu´on puisse dire, un avenir et des attentes totalement différentes les uns des autres. Certes, tous ces noirs avaient été, dans ne mesure ou une autre, victimes d´un quelconque prédateur historique chrétien ou islamique qui leur avait imprimé son cachet culturel et son sens de l´histoire; mais devait-on pour autant tous les mettre dans une même casserole de lutte ? N´était-ce pas simplifier les choses dangereusement ? En effet, en Afrique même, et de part leurs différences culturelles, leurs lieux de naissances, le contexte sociohistorique de leur existence passée et actuelle, les africains ne sont-ils pas différents les uns des autres ? Je le pense bien. Et à mon avis ne pas le prendre en compte, c´est, par cécité ou sentimentalisme associatif illuminé, manquer aux devoirs intellectuels du détail et de la particularité.

On entendait déjà quelque martiniquais ou antillais se refuser à être mis dans le même sac, le même combat que celui des africains. A raison. Vouloir changer leur histoire ou remettre l´heure historique à l´époque d´avant l´esclavage est une chose impossible. Et ailleurs, selon la main séparatrice et possessive du maître, les peuples comme celui du Cameroun, du Congo, du Burkina Faso et autres, ces peuples avaient suivi ou subi un développement culturel qui les avait différenciés de leurs entités antérieures. A mon avis, on devrait malgré tout faire contre mauvaise fortune bon coeur, et s´atteler plutôt au principal qui est à mon sens la réalisation de la liberté réelle de ces Etats devenus indépendants. Et je me demande si cette tendance au concentracisme ne voulait pas cacher, en réalité, les déboires d´efficience dont souffrait l´intellectuel africain déjoué et tenu en laisse par une implacable francafrique. Et faute d´exercer ou de réaliser au pouvoir le discours libérateur de ses peuples, de leurs attentes et de leurs véritables réalisations, frustré, l´intellectuel émettait des théories qui tout en étant irréalistes et vides de consistance, devaient le rappeler à la mémoire de ceux qu´il ne savait présentement ni défendre, ni conduire à un avenir meilleur.

Ce problème, si beaucoup de le voient pas, n´est pas seulement un sujet de discussion. C´est un problème qui cache ou explique autant les déboires de l´Afrique actuellement qu´il en dramatise l´avenir de tous ces peuples qui, privés de leurs meilleurs intellectuels vivant tous pour la plupart à l´étranger, subissaient sur le terrain politique et économique de leurs réalités journalières les sévices et les malfaçons d´une élite du pouvoir aussi opportuniste qu´incapable dans ses jugements autant que dans ses choix de priorités et de stratégie pour servir les devoirs qu´ils devaient au leurs. Il y avait donc une douloureuse et plutôt cruelle évidence réelle d´accomplissement : tandis que d´un côté les intellectuels doués et avertis trépignaient et se révoltaient contre le sort que subissait leurs peuples, de l´autre une pseudo élite au pouvoir se laissait corrompre, cafouillait dans un débâcle à peine croyable d´orientations, de décisions et d´utilisation de ressource qui frisaient l´infantilisme le plus obtus. Le dialogue entre ces deux classes, et cela grâce à la compartimentation sournoise et orientée des intérêts occidentaux occultes, ne trouvait pas lieu. Pourquoi ? Parce que l´occident dominant n´avait pas d´intérêt à ce que ses sources d´approvisionnement en matières premières, en produits agricoles de transformation, en revenus financiers et économiques ne viennent à tarir. Diviser pour rêgner.

Tout cela est connu et même largement discuté depuis longtemps. Ce qui frappe, c´est que la plupart des africains, et cela malgré de brillantes publications de Doumbi Fakoly, par exemple, de Cheik Anta Diop, d´Omotunde et autres, les africains concernés n´avançaient pas bien vite dans leur dialectique. Bien au contraire, beaucoup, et cela tout en clamant un africanisme bancal, ou en entretenant une fausse révolte raciste dans des chambres Internet obscures et trompeuses, jouaient habilement au caméléon culturel mangeant à deux râteliers. De l´occident ils attendaient une vie facile et bien meilleure que chez eux, mais lorsqu´il s´agissait de mettre leurs attentes en pratique et de lutter chez eux pour changer les choses au mieux, il se laissaient aller et dominer par le train train quotidien que l´occident y avait instauré. Cette fausseté avait engendré des traîtres africains du plus bas acabit dont les gouvernements africains aujourd´hui abondaient. Manque d´imagination, ou manque de caractère ? On ne peut tout de même pas avoir fait les études en Europe, avoir lu autant Tibor Mende, Patrice Lumumba, Thomas Sankara, Malcolm X et autres leaders de la liberté humaine, et cependant se refuser à appliquer l´évidence de ce qu´on a appris ! Comment diable cela s´expliquait-il ? Voulait-on cette liberté ou ne la voulait-on pas ? A moins que...lorsqu´il s´agissait de payer le prix de ses propres ambitions, ceux de ses propres rêves et ceux des siens, on voulait tout à coup avoir tout gratuitement ?

Mais peut-être que pour beaucoup le défaut se trouve dans la dialectique elle-même de réalisation que l´Afrique n´a que trop peu développée dans des ouvrages publiés en Afrique et discutés dans de larges débats de société ? Parce que publier en France, en Allemagne ou aux Etats-Unis, c´est somme toute publier loin de l´Afrique; et autant dire du centre d´intérêt de ces idées. Et beaucoup d´intellectuels africains en ont marre de toujours trouver leurs réponses à l´étranger. En Afrique noire, cependant, il y avait un manque criant de maisons d´éditions libres conscientes et intéressées aux pensées supérieures de leurs propres enfants ! D´autre part, la critique n´est pas encore très bien vue, en Afrique; et on se demande bien comment dans ces conditions cette Afrique comptait s´améliorer et se mettre à jour devant les défis contemporains sans frontières ? Or la connaissance comme telle ne suffit plus de nos jours; il faut non seulement l´entretenir et savoir la discuter ou la renier au besoin, mais il faut aussi d´autre part élever et parfaire l´idéal social, intellectuel et technique qu´on se souhaite. Et garder contact avec le monde extérieur, car l´histoire nous a apprit que nos prédateurs les plus dangereux vinrent de l´étranger. Alors, comment changer les choses au mieux; comment parvenir à établir ce dialogue interculturel et interdisciplinaire dont profiterait réellement l´Afrique et son avenir ?

C´est pourquoi je fais un appel à tous ceux qui ont compris ce dilemme de chercher à trouver des solutions permettant à le résoudre. Je sais combien nous sommes divisés et éparpillés de par le monde. Actuellement ceux qui profitent de notre intelligence, ce sont ceux qui veillent à ce que les choses ne changent pas en Afrique, afin qu´ils en soient toujours les profiteurs. Mais cela est-il dans notre intérêt et ceux des nôtres ? Pas du tout. Il y a donc lieu de changer les choses, autant en allant profondément dans la dialectique de notre réalisation culturelle, qu´en cherchant les moyens efficaces et réels nous permettant d´y subvenir. La liberté, dirai-je encore une fois, il ne suffit pas seulement de l´aimer ou de la vouloir; il faut aussi savoir en payer le prix intellectuel et pratique à son avènement. Et plus ce prix est élevé, et plus la victoire n´en est que plus ennoblissant. Beaucoup parmi nous se font des illusions en occident ; d´autres ont cessé, par manque de caractère ou de courage, à croire à une patrie Africaine libre, prospère, protégeant les rêves et les attentes de tous ses enfants. Mais ceux qui n´ont pas jeté l´éponge; ceux que la foi d´être noir, indépendant et libre n´a pas quitté ; ceux-là savent qu´ils sont des élus d´un combat d´une véritable grandeur humaine pour lequel ils n´ont pas le choix.   

Musengeshi Katata

"Muntu wa Bantu, Bantu wa Muntu"

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Commentaires
S
Salut, Letroll. Nous savons tous, et plutôt bien que bien de gens qu´il ne s´agit pas de croire à un idéal pour que celui-ci se réalise par enchantement. Par ailleurs, autant ceux qui sont restés en Afrique, que ceux des africains qui vivent à l étranger, nous savons bien de choses à leur sujet qu eux-mêmes n´arrivent à expliquer ou comprendre. Nous vivons, ne l´oublions pas, à une époque où l´information est rapide et détaillées (du moins pour les pays et centres industrialisés). Tout cela ne rend pas le poids de la liberté aujourd´hui plus facile à porter qu´hier; seuls les contextes et leurs impératifs déterminent aujourd´hui les obligations sociales et individuelles de la liberté de leurs membres. En clair, en Afrique, ce poids s´alourdit de décennies en décennies par ce qu´il doit lutter contre la pression extérieure hautement industrialisée et organisée à imposer ses intérêts. Ainsi, quand on voit comment les vieilles usines, les vieilles voitures polluantes ou les vieilles et archaïques méthodes de production sont fêtées en Afrique par une élite trompée et abusée en croyant s´industrialiser ou produire à bas prix, ou donner à sa population des illusions de progrès, c´est à peine si on peut encore en rire. Ce n´est que lorsqu´on prend conscience du collapse écologique que cette escroquerie engendre, qu´on se rend réellement compte de toute l´ampleur de l´escroquerie d´une part, et de l´autre, de l´esprit bas et criminel de tous les africains qui s´y adonnent. Car l´argent dépensé une fois ne revient plus, ou a changé définitivement de main. Cet argent va, du côté créatif industrialisé, encenser la recherche et la création de nouvelle technologie; du côté sous-développé, cependant, l´achat d´occasion et de modèles rangés va enchaîner ceux-ci à s´enfoncer de plus en plus dans la facilité et l´occasion bas prix. Dépensant leurs réserves ou leurs accumulations pour s´acheter un bien de production qui n´appartenait pas à leur cercle économique, lorsque ce produit aura péri, ni l´investisseur individuel, ni sa société n´auront créé les conditions d´indépendance économique ou celles de la reproduction de l´outil de production. Il s´ensuit, naturellement, la fin de la production ou la pauvreté. <br /> J´ai cité ici cet exemple courant rapidement pour rappeler à ceux qui se font des illusions ou même ceux qui croient qu´ils se développeront en achetant leurs usines clés sur portes que cela est impossible. Qu´on ne se fasse donc pas d´illusion. Les usines aux machines dépassées qu´on voit en Afrique actuellement ne trompent personne, sauf les villageois et ignorants. Mais venir s´agglutiner à l´existentialisme occidental comme le font beaucoup d´intellectuels africain en ce moment ne change rien au problème, loin de là. Certes, chacun a le droit et le devoir de chercher à donner à sa vie la plus grande chance de réalisation. Mais soyons aussi franc: et si toute l´Afrique venait aux portes de ce même occident; cette dernière n´étoufferait-elle pas sous ce poids insupportable et inattendu ? Bien sûr. Certains africains allaient même à dire: après tout, c´est de leur faute, ils n´avaient qu´à ne pas soutenir et imposer la francafrique aux africains. Ou encore ces occidentaux devaient être prié à payer autant les injustices et les crimes de l´esclavage que ceux de la colonisation. Tout cela, tout en étant vrai, n´est cependant d´aucune valeur ni juridique, ni politique. Et à propos, n´a-t-on pas vu avec quelle sournoiserie le Gabon, le Cameroun et autres défendirent le caïman de la francafrique qui les appauvrissait tous les jours ? Alors, quoi heureux d´être esclave perpétuel ou pas ?<br /> Tous les intellectuels (mais disons plutôt techniciens) qui s´expatriaient de l´Afrique en occident ne sont pas tous des traîtres; du moins, beaucoup ne savent que trop bien où et à qui leurs qualités et leurs devoirs appartiennent. Il suffit de s´informer sur les dernières publications africaines en occident pour le comprendre. Et même si la plupart de tonneaux vides sans imagination et sans caractères trompaient leur monde pour qu´ils soient enfin intégré ou reconnu dans leur société d´asile ou de refuge économique, on sait tout de même distinguer aujourd´hui ceux qui sont conscients de leurs devoirs envers les leurs et ceux qui veulent profiter pleinement du niveau de vie occidental tout simplement, avec ou sans métaphore. <br /> Conclusion ? Il ne faut surtout pas croire que nous faisons du bruit pour amuser les africains ou même leur apprendre ce qu´ils ne connaissent pas : leur sens de devoir ou de patriotisme. Ce n´est pas notre devoir. Par ailleurs, il s´agit ici, et pour nous particulièrement, de la liberté et de la réalisation de l´homme noir. Pas d´une quelconque école de conscience ou d´obligation à aimer l´Afrique. Celui qui n´aime pas ce continent, celui qui ne ressent pas dans sa chair et dans son âme les tourments qui le secouent; celui-là ne l´apprendra pas de nous, c´est trop tard et mesquin de prétendre que n´importe quelle vérité conduit à la conscience. L´acte d´aimer est un acte individuel et passionnel; si on n´en a pas saisi les prémisses en bas âge, si on en a pas cultivé bien tôt la grandeur, il est inutile de jouer ou de prétendre au faux. Cependant sur les facettes ou la manière d´aimer ou rendre justice à sa propre passion ; là nous pouvons ouvrir des fenêtres où on peut entrevoir les choses qui nous échappent souvent. Pour le reste, chacun est son propre maître. Mais en ce qui concerne l´Afrique, elle est en droit d´exiger de ses enfants qu´ils cessent de la tromper et de la trahir tout en prétendant l´aimer et la chérir. Et à propos, comme il est clair qu´une race ou un continent ne peut pas résoudre ses problèmes et prospérer en comptant que l´étranger vienne lui apporter des solutions à ses maux; il est tout autant vrai que seuls les meilleurs enfants d´une patrie, et c´est ceci est valable où qu´ils soient, sont capables d´oeuvrer utilement à sa prospérité. Seul compte leur amour d´eux- mêmes et des leurs, et la fierté et le sens du devoir qu´il mettent à lui offrir les plus beaux de leurs talents. Shaka Bantou. J´ai dit !
M
Cela fait plaisir de te lire, ami Letroll. Je pose des questions et j´y réponds moi-même, dis-tu ? Allez, en riant je crois que c´est parce que j´ai horreur de faux propos produits par de petits esprits. Mais si quelqu´un voit les choses autrement, je suis prêt à faire comme De Gaule qui disait : "Vous avez cherché le débat, j´étais prêt à me débattre; maintenant que vous préférez la défaite, je vous la donne" Beaucoup pensent que cela ne nous fait aucun mal de fouiller dans nos blessures et nos manquements, cela est une grasse erreur; cela nous fait au contraire énormément mal. Mais plus douloureuse est le désarroi du manque et de la pauvreté qui s´étale chaque jour devant nos yeux d´africains. Quand on a, en guise de passé, cette longue traînée de sang, de larmes et de déni de liberté et de droits que nous avons derrière nous, être heureux, être libre ou se réaliser pleinement dans sa culture, ses attentes les plus belles; tout cela devient par la violence et l´impatience avec laquelle on veut à tout prix y parvenir, une fièvre poignante et irrésistible qui nous noue l´estomac, euphorise notre âme entredéchirée et saignante pour venir trembler une émotion toute particulière sur nos lèvres asséchées par l´aride traversée d´injustice que nous avons à peine quitté. La liberté et la réalisation sensible ont pour chaque noir où qu´il soit, et pour l´africain en particulier une valeur incroyablement vivante, insoluble et quasi déictique: une sorte de folie d´une prière pieuse et désespérée que le soleil généreux de notre continent, dans son souffle irradiant et brûlant a porté, angoissé et choqué, dans le doux brasier de ses rayons comme une promesse inconsolable...un rêve enflammé par des tambours et une cadence inachevée sur le sentier troublé de notre histoire. Et dans le feu et l´angoisse qui nous étreint depuis combien de temps encore ? Depuis des siècles sombres et lourds de dépendance, de mépris et d´aliénation chosifiante, ces cris qui en nous explosaient en larmes de sang et d´incroyable frustration n´ont cessé d´irriguer des fleuves, des rivières qui ne cessaient de déborder et de noyer notre espérance, tandis que notre soif de liberté, elle, impuissante à l´autre rive esseulée, devenait monstrueuse. Surhumaine.<br /> De notre univers éparpillé par l´esclavage à tous les points de la terre, de nos symboles détruits ou crispés dans le froid apeuré de l´interdit, nous essayons aujourd´hui de rassembler les bris, afin de retrouver notre âme déchiquetée. Nous n´avons pas le choix. Notre liberté est à ce prix. Tu comprendras alors, ami Letroll, que dans ce désordre empressé, désarticulé et sans voix, des comportements des plus...téméraires voient le jour. Et quoique nous soyons à même de le comprendre, et même parfois de nous en accorder, nous avons cependant, plus que n´importe quelle race sur terre, un besoin impérieux d´idéal, d´ordre et de discipline rationnelle et philosophique appropriés à nous rendre autant notre assurance identitaire, qu´ils nous ouvriraient les moyens et les instruments vers une réalisation sensible qui soigne nos blessures et guérisse notre âme contemporaine. <br /> Or nous vivons dans un monde qui a prit l´habitude de vivre de nos larmes, du sang de nos femmes et de nos enfants; un monde qui, de par son évolution et les impératifs pesants de son bien être, a tendance à nous repousser dans la chosification et l´utilitarisme de ses priorités. Et déjà, quoique affaiblis par nos manques, nous devons déjà nous battre avec des symboles, des intrigues et un contexte qui ne donnait droit qu´aux plus forts ou à ceux qui savaient défendre militairement leurs intérêts. Notre sort est des plus inconsolable. Et c´est pour trouver les voies et moyens nous permettant de mieux nous en sortir qu´est née la Réalisance: à la fois une philosophie, une table de lecture objective des faits et des actes sociohistoriques, qu´un rempart de défense rationnel et logique. Car sans cela, nous risquons de nous égarer ou nous éparpiller en efforts et en erreurs qui, tout en semblant légitimes ou circonstancielles à résoudre nos problèmes, ne conduiraient pas à notre but si passionnément encouru. Quoiqu´on puisse dire, nous ne sommes que des êtres humains; ce qui veut dire que nous aussi, comme tous les êtres humains, nous avons droit à être libre, heureux, à vivre paisiblement notre réalisation sensible pleinement. Et si qui que ce soit, quelque race que ce soit veut vivre à nos dépends comme par le passé, nous avons le devoir légitime de nous opposer le plus fermement que possible à cette infâme, criminel et inhumain sort. Avec toutes les forces et les moyens en notre pouvoir. C´est pourquoi, ce développement, cette industrialisation, il nous la faut à n´importe quel prix. Parce que c´est le seul moyen qui nous permette de mettre à l´abri nos cultures, les désirs et les attentes de ceux qui nous sont chers en leur ouvrant les portes de l´espoir et ceux de la liberté. Aussi, c´est avec joie, et profonde sympathie que je peux compter sur ton amitié: elle me rassure et nous aide tous à entreprendre ensemble une marche qui nous honore et nous enrichit tous en nous laissant entrevoir que la liberté, la vraie liberté, est un bien incessible et universel. Mais ne nous y trompons pas, chacun doit porter le poids de sa propre célébration de l´existence; du moins, chacun doit apprendre à apporter sa plus belle pierre afin qu´ensemble nous bâtissions cette généreuse Patrie humaine. Avec ma profonde amitié,<br /> <br /> Musengeshi Katata<br /> "Muntu wa Bantu, Bantu wa Muntu<br /> FR
L
Bonjour Musengeshi,<br /> <br /> Comme d'habitude tu fais les questions et les réponses.<br /> Je crois que tu as tout dit.<br /> Faut-il vivre maintenant ou donner à espérer mieux vivre plus tard.<br /> Faut-il une unicité sur le sol africain ou de par le monde?<br /> Je pense que les maîtres (intellectuels, colonisateurs) comme tu les appelle ont réussit à couper de leur Histoire les jeunes, de les en éloigner au point qu'ils en sont étrangés. <br /> Aujourd'hui on traite l'histoire comme un vieux roman et pas comme la possibilité d'une réalisance, et pourquoi en serait-il autrement?<br /> qui était l'arrière grand-père et que peut-il m'apporter de le savoir aujourd'hui?<br /> Je crois que comme beaucoup de chose il y a une interactivité que le passé apporte au présent que les gens ne saisissent pas.<br /> s'il y a désert c'est que l'homme l'a rendu ainsi et pas parceque cela à toujours été et sera toujours.<br /> La réalisance n'est pas à dimension humaine elle n'existe qu'en interactivité avec l'univers.<br /> Nous ne possédons et ne sommes rien qu'une partie d'un tout. Celui qui fait périr, périra à son tour. Voilà la tragique histoire de l'humanité et celui qui ne sait pas ça aura toujours soif de domination.<br /> On ne se souviendra pas plus du torturé que du bourreau alors pourquoi?<br /> Une vie vaut une vie quelle qu'elle soit.<br /> Je crois que c'est Césaire qui disait que le colonisateur faisait un complexe d'infériorité car s'il était supérieur il n'aurait pas besoin de vouloir dominer.<br /> je crois que la Réalisance que tu voudrais voir poindre n'appartient pas à un groupe mais à chacun et c'est dans ce chacun que poindra le sens, la necessité de l'unicité.<br /> Le travail est long Musengeshi n'est pas l'impatience des sots.<br /> La terre elle n'oublie pas. On reconstruit des villages vieux de milliers d'années et on découvre abvec des fragments d'os quels étaient leurs moyens d'existences.<br /> Ce message et un peu décousu mais depuis le temps j'avais envie de te laisser une trace.<br /> <br /> Bien à toi, Letroll
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