Le discours d´Obama au Caire ce 4 juin 2009, que vaut-il réellement en pratique ?
C’est dans de la salle d’honneur de l´université centenaire du Caire, en
présence de 3 000 invités triés sur le volet, que Barack Obama a prononcé son
discours centré sur un nouveau départ fait « d'intérêts et de respect mutuels » entre l'Amérique et le monde
arabe.
Discours d´intention ou discours de conviction ?
Voici en substance ce que contenait d´après nous le discours du président américain :
Sur
les relations entre l’Occident et le monde musulman : Barack Obama a dit
qu'il était venu « chercher » au Caire un
« nouveau
départ » entre les musulmans et les Etats-Unis, estimant
que le « cycle de la méfiance et de la
discorde devait s'achever ». « La première question que nous
devons affronter, c'est l'extrémisme violent sous toutes ses formes »,
a-t-il déclaré en évoquant « les questions spécifiques »
que les musulmans et les Etats-Unis doivent
« affronter finalement
ensemble ». « A Ankara,
j'ai dit clairement que les Etats-Unis n'étaient pas, et ne seraient jamais, en
guerre contre l'islam », a-t-il rappelé. « Nous
lutterons toutefois sans relâche contre les extrémistes violents qui représentent
une grave menace pour notre sécurité » car les Etats-Unis « rejettent
la même chose que les gens de toutes les religions, les meurtres d'hommes, de
femmes et d'enfants innocents ».
Sur la
tolérance et l´égalité raciale : tout le monde sait que depuis
la guerre en Irak, le scandale de la prison d'Abou Ghraib en Irak, le camp de
Guantanamo ou la priorité à la lutte anti-terroriste volontaire de
l'administration Bush après les attentats du 9/11, les relations islamo américaines
se sont couvertes de gros nuages. « Tant que nos relations seront définies par
nos différences, nous donnerons du pouvoir à ceux qui sèment la haine plutôt
que la paix, à ceux qui font la promotion du conflit plutôt que de la
coopération. Ce cycle de méfiance et de discorde doit s'achever »,
a-t-il lancé. Mais il a aussi précisé que le monde musulman
devait aussi lutter contre les « préjugés » anti-américains,
évoquant également les questions épineuses des droits de l'homme, du rôle
de la femme et de leur « libre choix » dans les
sociétés musulmanes.
Sur le respect pour l’islam : Barack Obama a souligné que les
Etats-Unis et les pays musulmans ne devaient pas être en compétition. « Je suis
venu chercher un nouveau départ entre les Etats-Unis et les musulmans à travers
le monde, un départ fondé sur l'intérêt mutuel et le respect mutuel, un départ
fondé sur cette vérité que l'Amérique et l'islam ne s'excluent pas ». Il
a ajouté que l'islam avait son rôle à jouer dans le monde pour combattre
l'extrémisme et favoriser les efforts en faveur de la paix. « Les
extrémistes ont exploité les tensions » entre l'Ouest et
l'islam, a-t-il déploré.
Mise
en garde contre une nucléarisation du Proche-Orient : Barack Obama a estimé
qu'une course aux armements nucléaires au Proche-Orient entraînerait la région
dans « une voie extrêmement dangereuse ».
Sur la confrontation
avec l’Iran sur le nucléaire : celle-ci est
« à un tournant décisif »,
a-t-il déclaré, affirmant que les Etats-Unis étaient disposés à « aller
de l'avant sans conditions préalables ». Cela n'exclut pas
cependant, selon lui, que « toute nation - y compris l'Iran - doit avoir le droit
d'accéder à la puissance nucléaire pacifique » si elle se
conforme au Traité de non prolifération nucléaire.
Sur la question palestinienne : Obama s’engage à soutenir les
aspirations des Palestiniens pour un Etat et souligne le « lien
inébranlable » des Etats-Unis avec Israël. Il faut « affronter
l'extrémisme violent sous toutes ses formes », a-t-il dit,
en ajoutant : « La colonisation israélienne doit cesser ».
Obama s’est engagé à soutenir les aspirations des Palestiniens pour un
Etat. Il a affirmé que les Etats-Unis soutenaient les aspirations « légitimes »
des Palestiniens à un Etat, soulignant que la « seule solution au conflit avec Israël
résidait dans celle prévoyant deux Etats».
Forum Réalisance