A propos de la mort d´Omar Bongo
Lorsque j´ai appris la mort de cette crapule du pouvoir africain, un énorme
soulagement m´a envahi : enfin me suis-je dis, bon débarras, il était
temps que le sort nous débarrasse de cet incapable et illuminé criminel du
pouvoir ! Mais aussitôt je fus envahi d´une colère profonde, autant haineuse
que révoltée. J´ai pensé à ces décennies perdues pour le Gabon, à ces enfants, à
ces femmes et ces hommes vaillants auxquels on vola l´espoir pour les enfermer
dans une prison ouverte…
Requiem pour une crapule africaine du pouvoir
Si je le pouvais, monsieur Bongo, j´irai bien cracher sur votre tombe…
En mémoire à tous ceux auxquels vous avez tant et tant fait subir bien d´injustices.
Si je le pouvais, je raillerai votre nom de la bouche de tout être humain
de bon sens
Pour empêcher qu´un seul moment de l´histoire, une quelconque pensée,
Une seule réflexion ne soit perdue á se rappeler qui vous étiez.
Si je le pouvais, c´est depuis longtemps que vous auriez cessé d´opprimer
Nos enfants, nos belles femmes et leur faire subir un sort désespéré et
vile.
Ce qui me révolte, c´est que vous ayez vécu si longtemps…
Que vos amis français vous aient permis de nous piller et de nous violenter
à loisir.
France, France…tous y sont passés : Charles de Gaule, Giscard d´Estaing,
Mitterrand, Jacques Chirac, Sarkozy ; tous nous voulurent grand bien.
Mais aucun d´eux ne prêta l´oreille pour entendre nos voix, écouter nos prières ;
Aucun d´eux ne leva la main pour défendre notre avenir et nos droits bafoués
Et conduits inexorablement à l´enseigne du bon nègre soumis et aliéné au
bon
Vouloir des intérêts du maître occidental. Hors de cela, ni liberté, ni
avenir…
On vous couvrit d´ordres, de citations, de reconnaissance pour services
rendus
A la France. Mais personne au pays des droits des hommes ne s´inquiéta,
A grands slogans de liberté, égalité, fraternité, du sort étriqués qui fut
le nôtre !
Ni nos larmes, ni nos cris, ni notre souffrance n´éveilla un quelconque
regard
Humain et solidaire au pays des droits des hommes ! Aujourd´hui que
vous avez
Perdu votre superbe et rendu l´âme ; pourquoi vous enterrer en terre
africaine ?
L´avez-vous mérité, vous qui avez tant fait souffrir ses enfants,
Vous qui, dans votre illumination et votre incompétence, avez manqué de
rendre
A ce continent et à votre propre pays des devoirs respectueux et généreux ?
Un dictateur vous avez été, en bête sans cœur avez-vous gouverné…
Pourquoi cette terre chaude et tendre vous offrirait-elle le repos du juste
et du héro ?
Que personne ne se retourne quand son corps longera la rue,
Que personne ne cite ce nom vil et païen qui fut le sien,
Que l´histoire et la pensée des hommes ferme sa mémoire et oublie ce crétin
sans Cœur et sans Patrie !
Musengeshi Katata
"Muntu wa Bantu, Bantu
wa Muntu"
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